La Fédération Léo Lagrange et la Fondation pour la mémoire de l’esclavage ont signé mercredi 12 octobre une convention de partenariat pour la réalisation de ressources et outils pédagogiques. Le programme Les petits citoyens vient d’éditer dans ce cadre-là un livret pour les enfants de 7 à 11 ans : « Et si on s’parlait de l’esclavage ». L’objectif : sensibiliser les enfants à la mémoire de l’esclavage et à ses impacts dans la société contemporaine.
Un événement organisé à la mairie et dans une école du Pré Saint-Gervais (93)
Jean-Marc Ayrault, ancien premier ministre et président de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage (FME), a été accueilli mercredi 12 octobre par Laurent Baron, maire du Pré Saint-Gervais, et Yves Blein, président de la Fédération Léo Lagrange (FLL).
Après quelques mots d’introduction par Laurent Baron, l’ancien premier ministre s’adresse aux 80 enfants de l’accueil périscolaire réunis dans la cour de l’école pour l’occasion : « grâce au livret [réalisé par le programme Les petits citoyens] et aux ateliers, vous allez essayer de comprendre ce qu’est l’esclavage. Il a certes été aboli, mais il en reste des séquelles, dont le racisme et les discriminations ainsi que des formes modernes, tel que le travail forcé des enfants […] Vous allez le découvrir, avec les animateurs Léo Lagrange, que je tiens à féliciter. »
Lecture d’extraits du livret « Et si on s’parlait de l’esclavage » par des enfants du périscolaire
Fabio, salarié Léo Lagrange et adjoint de direction du périscolaire, se rend ensuite au pupitre. Tout en jouant quelques notes à la guitare, il invite Victoria, Rita et Ayata à le rejoindre. Les trois enfants lisent chacune à leur tour des passages du livret des petits citoyens « Et si on s’parlait de l’esclavage ». Elles ont préparé avec Fabio leur intervention : « nous avons choisi ensemble les passages les plus représentatifs et importants pour nous, les filles étaient très motivées ! », précise le professionnel.
Yves Blein intervient ensuite pour rappeler l’importance de l’éducation non formelle : « nous sommes persuadés à Léo Lagrange que ce temps-là est aussi essentiel que les temps d’apprentissage sur le temps scolaire. » Et pour passer de la théorie à la pratique, toute l’assemblée se dirige dans les salles où sont prévues des ateliers organisés par les animateur.rices, sur le thème de l’esclavage.
Des ateliers thématiques pour réfléchir à l’esclavage
Les enfants rejoignent leurs animateur.rices et se répartissent dans les six ateliers, suivis par le maire du Pré Saint-Gervais, les présidents de la FME et de la FLL ainsi que les équipes de ces organisations.
Parmi les activités prévues, Fulgence, animateur périscolaire, fait découvrir les percussions et le chant aux enfants. Il démarre et les enfants le suivent : « Dounia, dounia, on veut la liberté », au rythme d’un djembé qui résonne entre les murs de la cour de récréation.
Un atelier poterie est organisé par Inès, également animatrice : « nous avons pensé qu’après l’abolition de l’esclavage, les mères de famille ont cherché des moyens de subsistance. Nous fabriquons donc des objets en poterie qu’elles auraient pu vendre. »
Quelques salles plus loin, une vidéo est projetée sur un grand écran. Brandon, animateur, interrompt le documentaire pour expliquer progressivement aux enfants : « avec la canne à sucre, les esclaves réunionnais fabriquaient cet instrument de musique qui s’appelle le kayamb. La musique réunionnaise, le maloya, est jouée avec cet instrument et c’est une pratique issue de l’esclavage sur l’île de la Réunion. »
La matinée avance et les participant.es quittent l’école pour se rendre en mairie et assister à la signature de la convention de partenariat entre la FME et la FLL.
« … le scolaire et le périscolaire se conjuguent ensemble pour réaliser l’école du 21è siècle. »
La Fédération Léo Lagrange gère les activités périscolaires de toutes les écoles du Pré Saint-Gervais depuis la rentrée 2022. Le maire, Laurent Baron, introduit cette dernière partie de la matinée : « l’école est la pierre angulaire de notre société, elle forme les citoyens de demain. Nous avons besoin d’une école à la hauteur des enjeux sociétaux, et pour cela, le scolaire et le périscolaire se conjuguent ensemble pour réaliser l’école du 21è siècle. »
Yves Blein tient à rappeler la place de Léo Lagrange à l’époque du Front Populaire, dans l’histoire d’un temps libre intelligemment utilisé. « Notre histoire est là. Le temps pour l’éducation non-formelle permet de comprendre le monde, de développer son autonomie, d’acquérir une intelligence collective […] Nous sommes complémentaires de l’action publique, sans votre concours, nous ne pourrons pas réaliser notre mission. »
« Nous allons travailler ensemble pour réaliser d’autres outils pédagogiques, pour une citoyenneté active dès le plus jeune âge. »
Le mot de la fin revient à Jean-Marc Ayrault, qui rappelle pourquoi la fondation qu’il préside s’engage auprès de la FLL : « La mémoire de l’esclavage nous concerne tous car elle fait partie de notre histoire et elle raconte notre modernité. Car c’est dans les combats pour l’abolition de l’esclavage que sont nées nos valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité. » Il poursuit sur la pertinence d’outils pédagogiques adaptés aux enfants, pour leur parler de résistance, de racisme, de justice, d’égalité, « et ça touche les enfants, nous l’avons vu ce matin ».
Jean-Marc Ayrault s’adresse à Yves Blein et au programme Les petits citoyens : « Nous allons travailler ensemble pour réaliser d’autres outils pédagogiques, pour une citoyenneté active dès le plus jeune âge et parce la Fédération Léo Lagrange dispose d’une éthique et d’une exigence pédagogique qui visent à former des citoyens libres, indépendants et à l’écoute du monde. »
Les deux présidents signent ensuite la convention qui scelle leurs engagements respectifs dans ce nouveau partenariat. C’est le début d’une belle aventure partenariale et éducative, dans l’intérêt des jeunes publics que nous accompagnons !
Découvrez le livret Et si on s’parlait de l’esclavage
Le saviez-vous ? Les petits citoyens, programme de la Fédération Léo Lagrange, proposent des outils pédagogiques de médiation et de sensibilisation adaptés aux enfants de 7 à 11 ans et contribuent ainsi au développement d’une citoyenneté active dès le plus jeune âge. Toutes leurs ressources sont distribuées aux professionnel.les Léo Lagrange et accessibles au grand public sur leur site web https://lespetitscitoyens.com/
Pour garder le contact :
Catherine Jacquet
Directrice des petits citoyens