Face à la montée des idées d’extrême-droite et d’événements violents sur leur territoire, des acteurs ariégeois de l’éducation se sont retrouvés fin 2024 pour réfléchir aux actions à entreprendre. Le collectif ariégeois de veille pour la fraternité et la solidarité s’est alors constitué et s’est mobilisé pour organiser une semaine de rencontres et d’actions. Léo Lagrange Animation a été invité à rejoindre ce collectif et a organisé un forum ouvert de débats. L’ambition de cette semaine de la fraternité et de la solidarité : recréer du lien et ouvrir des espaces d’expression citoyens.
Yannick Seguignes, directeur du pôle engagement Sud-Ouest et Régini Joli, administratrice Léo Lagrange, ont participé aux réunions du collectif ariégeois et ont préparé le forum ouvert qu’ils ont animé samedi 17 mai lors de la fête du jeu à Lavenais.
Les membres du collectif ariégeois : Ligue de l’Enseignement de l’Ariège, Les Francas de l’Ariège, Fédération Léo Lagrange, Les Pep de l’Ariège, Délégués Départementaux de l’Education Nationale, Association départementale de l’OCCE, USEP, Fédération Départementale des Foyers Ruraux, Loisirs Education&Citoyenneté Grand Sud, Union des Familles Laïques 09, Mouvement de la Paix 09, Ligue des droits de l’homme de l’Ariège, Libre Pensée de l’Ariège, France Libertés, La Cimade Ariège, Jeunesses Musicales de France 09, Les Amis de Poche.
Un forum ouvert pour débattre et partager des propositions d’actions
« Nous avons proposé un modèle inspiré du forum ouvert à partir du thème « Ariégeois·e, vivre ici et maintenant ». Les participants proposent des sujets de débats en lien avec ce grand thème puis nous organisons dans l’espace des débats en sous-groupes, sur chacun de ces sujets », détaille Yannick.
Le professionnel est également allé au-devant des visiteur·euses qui se retrouvaient sur les stands des partenaires, pour leur proposer de débattre entre eux sur un sujet de leur choix, en lien avec la thématique « Ariégeois, vivre ici et maintenant ». Il·elles devaient en parallèle noter sur un document de compte-rendu leurs propositions d’actions ou réflexions qui favoriseront la fraternité et la solidarité sur leur territoire.
Au centre du lieu de l’événement, un stand avec la banderole « vivre ici et maintenant » accueillait progressivement toutes les idées et réflexions rédigées par les participant·es. « Nous avons également débattu avec les personnes qui déambulaient, des sujets comme le harcèlement scolaire, la mobilité ou encore le tri des déchets sont revenus à plusieurs reprises », poursuit Régini.
Des convergences et coopérations entre les participant·es
Cette effusion de suggestions, demandes et réflexions a suscité des convergences et a permis de faire naître des coopérations ! Un collectif de personnes en situation de handicap souhaitait organiser des débats sur la place du handicap invisible dans le quotidien et les Francas proposait une signalétique spécifique dans les commerces pour aider les personnes porteuses de handicap. « Nous les avons mis en lien pour qu’ils puissent se revoir et envisager des actions ensemble ! », se félicite Yannick. Il complète en évoquant un enfant qui souhaitait organiser des interventions sur le harcèlement dans son école. Les Francas lui ont répondu qu’ils étaient volontaires pour les animer !
Toutes les propositions ont ensuite été transmises aux adjoint·es au maire à l’issue de l’événement. « Nous souhaitons que ce soit repris soit par les élus soit par des associations ou collectifs d’acteurs » précise l’administratrice Léo.
Une dynamique à faire vivre dans le temps
Ce type d’initiative a permis au réseau Léo Lagrange de renouer des liens avec les acteurs associatifs et élus locaux. Une dynamique d’ancrage local renforcée par les interconnaissances personnelles : « ce collectif nous a contactés grâce aux liens que Régini avait déjà. C’est important de faire du lien, de s’inscrire dans la durée » abonde le professionnel du pôle engagement.
Le collectif ariégeois pour la fraternité et la solidarité prévoit déjà une nouvelle édition au printemps prochain. Des réflexions sont engagées pour prolonger les actions menées, notamment à l’approche des élections municipales.
Cette expérience montre que l’éducation populaire a un rôle crucial à jouer dans la revitalisation démocratique locale. En offrant des espaces d’expression horizontaux, en valorisant les initiatives des habitant·es, y compris des plus jeunes, et en créant des connexions concrètes entre projets, elle permet de faire émerger un « mieux vivre ensemble » et de faire face, ensemble, aux périls que représentent les idées des extrêmes-droites.
La Fédération Léo Lagrange est partie prenante d’un projet piloté par les CEMEA au sein du CNAJEP, pour lutter contres idées d’extrême-droite.
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