Proposé par la Fédération Léo Lagrange depuis 2021, en lien avec l’OFAJ (Office Franco-Allemand pour la Jeunesse) et l’Agence du service civique, le volontariat franco-allemand permet à des jeunes d’effectuer une mission en service civique de 10 à 12 mois, mêlant expérience professionnelle et immersion culturelle. Depuis septembre 2024 et jusqu’à la fin de l’été, Vanessa et Milo, jeunes Allemand·es de 20 et 21 ans, sont volontaires dans des accueils périscolaires gérés par Léo Lagrange Animation à Marseille (13). Ils nous racontent leur expérience aux côtés de celles et ceux qui les accompagnent dans leurs missions !
Un service civique européen organisé par l’OFAJ
C’est l’OFAJ qui coordonne depuis 2007 le VFA, avec le soutien de l’Agence du Service Civique et du BMFSFJ allemand. Ce dispositif de service civique, en plus de proposer des missions thématisées (social, écologie, culturel, universitaire…) alimente les liens entre acteurs allemands et français.
Célia Dedeyan, responsable des programmes européens à la Fédération Léo Lagrange, et permanente pédagogique à l’OFAJ, fait également partie du comité de pilotage du VFA : « Les organisations participantes se positionnent sur un nombre de tandems. Si on reçoit 2 volontaires allemands, on en envoie également 2 à Berlin. Je travaille de près avec Katel, mon homologue à l’AWO, notre partenaire principal en Allemagne : elle va recruter les jeunes volontaires allemands et les mettre en lien avec moi, avant que je les présente aux équipes qui les accueilleront en France, et vice-versa ! »
Tout au long de leur mission de 10 à 12 mois, les jeunes sont accompagné·es par un ou une tuteur·rice, et participent également à 4 séminaires d’accompagnement interculturel et pédagogique de l’OFAJ. Pour les volontaires, c’est l’occasion de découvrir un monde professionnel, en immersion dans un nouveau terrain culturel !
Immersion au périscolaire marseillais : apprentissages et acclimatation
Camille Naras et Antoine Filatre sont coordinateur·rices périscolaires sur des secteurs voisins à Marseille. Camille est tutrice de Milo, et Antoine tuteur de Vanessa. Comme leurs volontaires, ils travaillent de pair : « On s’est dit que des volontaires européens apporteraient un vrai plus. » En août 2024, les deux professionnel·les rencontrent les volontaires qui débutent leur mission d’un an.
Non francophones, Milo et Vanessa découvrent progressivement le cadre de leurs missions lors des premières semaines d’acclimatation : « On n’a pas voulu casser le binôme, ça aurait pu être compliqué et violent pour eux qui ne parlent pas la langue » explique Camille, et elle poursuit : « on a commencé à se balader sur les différentes écoles pour qu’ils prennent leurs marques avec les équipes et les enfants, avec des temps d’observation au terme desquels ils pouvaient nous faire des retours. » Antoine complète « Ils ont vite compris la mécanique, preuve de leur capacité d’adaptation et d’analyse ! Petit à petit, ils ont tissé des liens avec les collègues, qui aiment beaucoup recevoir des volontaires en service civique dans leur école. »
« Au début, ça pouvait être un peu intense, parce qu’on ne connaissait rien de Marseille ou du périscolaire en arrivant », explique Vanessa. « Maintenant qu’on s’y sent à l’aise, c’est super stimulant!»
Au contact des enfants, une expérience qui transforme
Au sein des différents accueils périscolaires que fréquentent Milo et Vanessa chaque semaine, les deux volontaires proposent différents ateliers. Initiation à l’anglais, découverte de la culture allemande et soutien aux autres projets d’animation sont au programme pour Milo et Vanessa. Après 6 mois à Marseille, Milo s’émeut du chemin parcouru : « Depuis qu’on est arrivés on voit que les enfants ont déjà grandi! Ils s’expriment davantage, ils écoutent et comprennent, c’est très gratifiant de les voir évoluer de la sorte ! A la rentrée des vacances de Noël, ils étaient super heureux de nous retrouver, et avaient hâte de nouveaux ateliers d’anglais. »
En parallèle, le binôme prend des cours de français deux fois par semaine. « Ça demande du courage d’oser s’exprimer dans une langue qui n’est pas la nôtre, il a fallu que je dépasse ma peur de faire des fautes », explique Milo, approuvé par Vanessa qui dit ne pas connaître meilleur sentiment que celui de se faire comprendre et de voir que « nos paroles ont un impact sur les enfants, on peut les consoler, les encourager, les faire rire. »
En bilan de mi-parcours, une collaboration enrichissante pour toutes et tous !
« Entre l’Allemagne et Saint-Mauront, il y a quand même un grand changement. Ça demande une force de caractère de leur part, du vrai courage » souligne Antoine, fier de voir le binôme s’épanouir à Marseille. Il poursuit : « Ils ont une capacité d’adaptation remarquable, à imaginer ce qui est possible de faire ensemble. »
Milo et Vanessa, qui ont bien pris leurs marques, reviennent sur ce que cette expérience leur apporte. Pour Vanessa : « On est entouré de tellement de culture, on apprend énormément de ça. On en parle beaucoup avec nos collègues. Ça me donne vraiment envie de travailler dans un secteur ou de multiples cultures se croisent, c’est si inspirant ! On gagne en ouverture d’esprit et en confiance aussi. » Milo partage son constat : « A Marseille, il y a beaucoup de cultures et de nationalités, c’était la première fois que j’étais confronté à un tel multiculturalisme et j’ai trouvé ça génial. Aussi, en général, j’ai appris à sortir de ma zone de confort en découvrant énormément de choses nouvelles pour moi, c’est important pour se faire confiance et oser faire les choses. »
Pour conclure, Célia Dedeyan rappelle que « l’Allemagne est notre voisine et pourtant si différente culturellement ! Le VFA c’est l’occasion de se plonger dans cette autre culture, et de s’engager avec à l’issue de potentielles nouvelles vocations, c’est précieux ! » Le jeune volontaire allemand appuie ses propos : « Même si on ne se destine pas forcément à ce corps de métier, rien que le fait de vivre une expérience professionnelle à l’étranger, d’apprendre une nouvelle langue, rencontrer différentes cultures, et découvrir un nouveau métier, c’est vraiment enrichissant. Je le recommanderais à tout le monde ! »
Sans doute le réseau Léo aura l’occasion de connaître et faire connaître de futur·es volontaires en VFA dans les prochaines années ; en attendant, on ne peut que souhaiter à Vanessa et Milo de terminer en beauté leur expérience dans les accueils périscolaires à Marseille à la fin de cet été.
Celia Dedeyan
Responsable des programmes européens
celia.dedeyan@leolagrange.org