Il habite juste à côté. Mais c’est au cœur du centre social Saint-Mauront, à Marseille (13) que Mohamed se sent véritablement chez lui. Ancien bénévole passionné de jardinage, aujourd’hui médiateur, il cultive chaque jour bien plus que des plantes : du lien social, de la solidarité, et l’envie de faire ensemble. Rencontre !
Dans leurs quartiers d’implantation, les centres sociaux sont souvent bien plus que des lieux d’animation : ce sont des repères, des relais, des lieux de rencontres, des refuges parfois. Mohamed en incarne parfaitement l’esprit. Médiateur, bricoleur, jardinier, animateur… il est tout cela à la fois, mais pas seulement !
Un engagement né du jardin
Depuis toujours, Mohamed a les mains qui sentent la terre et les idées qui bourgeonnent. Dès six ans, il expérimentait les semences, le cheval pour labourer la terre, aux côtés de ses grands-parents. Plus tard, il travaille dans l’agriculture et multiplie les engagements bénévoles : partout, il crée des jardins, récupère du matériel, sensibilise, bricole, apprend les gestes… et à chaque fois, c’est le partage et l’échange qui l’animent.
Du bénévolat à l’embauche comme médiateur
En 2015, il devient bénévole au centre social Saint‑Mauront, juste à côté de chez lui, pour entretenir un jardin partagé : « un jour des membres du centre social sont venus me proposer de m’impliquer dans le jardin partagé. Puis, quelque temps plus tard, le directeur m’a demandé de créer un jardin ici, sur le terrain du centre social et j’ai accepté ! » Mohamed récupère des palettes et du bois sur un chantier voisin, plante figuiers, abricotiers, oliviers, mais insiste : « Déjà en tant que bénévole j’animais des ateliers avec les habitants et les enfants. J’aime partager avec tout le monde ! » Et cinq ans plus tard, en 2020, son engagement et ses compétences sont reconnues : il est recruté comme médiateur !
Des journées polyvalentes, au service de toutes et tous
Aujourd’hui, son agenda est bien rempli. Il veille à l’entretien du bâtiment, jardine, peint, répare. Le mardi, il intervient avec le partenaire « Graine de soleil » au jardin partagé, auprès de ses usagers. Régulièrement, au cours de la semaine, il anime des ateliers jardinage avec les enfants du centre aéré : planter, construire des jardinières, transmettre — uniquement avec des matériaux de récupération ! Toujours le plaisir de partager et de transmettre, avec tout le monde, partout.
Pour Mohamed, le centre social occupe une fonction centrale, essentielle : un lieu solidaire, ouvert à toutes et tous : « on peut venir pour demander de l’aide, pour une question administrative, un moment de partage, pour les devoirs des enfants, les sorties pour les familles, les associations aussi s’y croisent. Tout le monde peut taper à la porte du centre social, peu importe qui tu es et d’où tu viens » témoigne-t-il.
Un centre social qui fait vivre le lien social et la solidarité dans le quartier
« J’ai découvert la solidarité grâce à Léo Lagrange : comment partager avec les gens, faire ensemble des projets, voir les idées naître », partage Mohamed. Il conclut, « C’est ma première maison ici ». Une maison ouverte, accueillante, qui fait vivre le lien social à bout de bras — grâce à des personnes comme lui.
Dans un contexte où les structures de proximité sont souvent les premiers relais de solidarité et d’action collective, le parcours de Mohamed illustre brillamment le rôle irremplaçable des centres sociaux. Ils sont des lieux de transformation — de bénévoles en piliers, de collectifs en communautés dynamiques. Plus qu’une structure, le centre social devient un terrain fertile : pour les projets, pour les initiatives, pour le lien. Mohamed, pour sa part, en est à la fois le jardinier patient et le reflet inspirant.
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