Affilié à la Fédération Léo Lagrange depuis 1966, le centre socioculturel et sportif (CSC) de Colombelles, dans le Calvados, représente très bien la richesse du réseau des associations affiliées Léo Lagrange : un lieu de vie, d’initiatives et de lien social, où le sport se décline sous toutes ses formes. Depuis 2019, l’association porte le Centre nationale d’appui au déploiement en activité physique et lutte contre la sédentarité (CNDAPS). Son objectif : développer dans toute la France des projets ICAPS – Intervention centrée sur l’activité physique et la sédentarité.
Dirigé par Florent Boucher, l’équipement de proximité est agréé centre social par la CAF depuis 2004 et regroupe aujourd’hui 21 sections sportives, un secteur socioculturel et un pôle parentalité, mobilisant 11 équivalents temps plein et quelque 1200 adhérent·es. « Nous avons toujours articulé nos actions autour de deux axes : le sport et le lien social », souligne Florent Boucher. « Notre particularité, c’est de faire du sport un levier d’inclusion, d’insertion et de santé, pour tous les publics, du plus jeune au plus âgé. »
Le sport, vecteur de lien social et d’insertion
Au-delà des pratiques compétitives, le CSC de Colombelles déploie une offre d’activités physiques accessibles à toutes et tous : sport loisir, sport adapté, sport santé, sport en entreprise ou encore actions auprès de la Protection judiciaire de la jeunesse.
Dès 2010, l’association s’est intéressée à la question du vieillissement actif. « Nous avons commencé avec une quinzaine de seniors autour de la marche, de la gym douce et de l’aquagym. Progressivement, nous avons élargi à de nouvelles activités comme le tennis, le foot en marchant ou le picket ball. Notre objectif dès le départ était de réduire leur isolement et de favoriser l’autonomie », raconte le directeur.
Aujourd’hui, plus de 220 seniors participent au programme « sport troisième jeunesse » sur Colombelles et l’est de Caen. Ces ateliers collectifs conjuguent bien-être, convivialité et prévention santé. « L’activité physique est souvent le produit d’appel vers d’autres dimensions du centre social : les sorties culturelles, les voyages intergénérationnels ou encore les échanges entre territoires », précise Florent. Et ces sportif·ves du 3è âge ont aussi leurs olympiades avec « les seniors des anneaux » !
Le centre intervient également auprès des personnes en situation de handicap (en lien avec les ESAT), dans les EHPAD, et mène des actions en milieu carcéral jeunesse. Chaque midi, près de 250 salarié·es d’entreprises voisines fréquentent la structure pour des séances de sport : zumba, cardio, fitness ou futsal.
De Colombelles à la mission nationale : le CNDAPS
Fort de cette expérience reconnue dans le domaine du sport santé, le CSC de Colombelles s’est vu confier, en 2019, la mission nationale de Centre d’appui au déploiement de la démarche ICAPS (CNDAPS).
ICAPS — Intervention auprès des Collégiens centrée sur l’Activité Physique et la Sédentarité — est un programme de santé publique initié par Santé publique France pour lutter contre la sédentarité des jeunes. Déployée d’abord localement à Colombelles dès 2012, la démarche a fait ses preuves : aujourd’hui, 200 collégien·nes bénéficient chaque semaine d’une heure d’activité physique encadrée par des éducateur·rices sportif·ves du CSC de Colombelles.
« ICAPS, ce n’est pas seulement du sport en plus », précise le professionnel. « C’est une approche socio-écologique qui développe les connaissances et compétences des jeunes : mobilité active, équilibre de vie, réduction des écrans, découverte de disciplines variées, etc. »
La démarche, reconnue au niveau national, s’inscrit désormais dans la stratégie nationale sport-santé 2025. En tant que CNDAPS, le CSC de Colombelles est chargé de former et d’accompagner les porteurs de projets (associations, collectivités, établissements scolaires) souhaitant mettre en œuvre ICAPS sur leur territoire.
« Nous avons pour mission de faire connaître la démarche, de former les équipes et de soutenir son déploiement dans les collèges, les cités éducatives ou les contrats locaux de santé », poursuit-il. En 2024-2025, ICAPS est présent sur 105 territoires et touche environ 6000 jeunes. L’objectif est ambitieux : 150 territoires et 12 000 jeunes d’ici 2026.
Une dynamique sport santé en lien avec le réseau Léo Lagrange
Dans cette mission nationale, le CSC de Colombelles s’appuie naturellement sur les forces vives du réseau Léo Lagrange et notamment sur les Unions régionales sportives (URSLL).
« Nous partageons la même culture de terrain : celle du sport comme outil d’éducation, de prévention et d’émancipation », explique Florent Boucher.
En 2024, l’URSLL Hauts-de-France et l’association affiliée Les Petits Poids ont été formées ICAPS par Florent, pour déployer la démarche dans un collège et un lycée dans la Somme. Récemment, il a formé des professionnel·les de la Maison sport santé d’Avignon, portée par le Club Avignon Sports Loisirs (CASL), association affiliée Léo Lagrange.
Cette collaboration illustre la complémentarité entre action de terrain et stratégie nationale : le réseau Léo Lagrange, par son ancrage territorial et son expertise dans l’animation socioculturelle et le sport pour tou·tes, offre un maillage pertinent et adapté pour amplifier la portée du CNDAPS.
Le centre socioculturel et sportif de Colombelles a bénéficié à plusieurs reprises du soutien du Fonds de dotation Léo Lagrange, entre autres pour ses projets sport-santé.
En mouvement vers 2030
Avec l’appui de Santé publique France, des ministères de la santé et des sports, l’ambition est claire : intégrer ICAPS dans tous les collèges de France d’ici 2030.
Et de nouvelles synergies seront envisageables au sein du réseau Léo Lagrange, afin de mobiliser les ressources et expertises de toutes les équipes de terrain.
Un défi à la hauteur de l’énergie du centre socioculturel et sportif de Colombelles, qui n’a jamais cessé d’innover pour « mettre en mouvement » les habitant·es, quel que soit leur âge, leur situation et leur parcours de vie.







