A l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, le pôle engagement Léo Lagrange de Besançon est intervenu dans un collège de la ville, dans le cadre d’un dispositif porté par 3 associations du collectif du 8 mars : la Fédération Léo Lagrange, Solidarité Femmes et le CIDFF. En lien avec la référente égalité filles-garçons du collège Proudhon, Hélène Isabey, et la principale adjointe, Sophie Allain, des interventions d’une heure ont eu lieu les 11 et 12 mars 2024 auprès de toutes les classes de 6ème afin de les sensibiliser à la notion de stéréotypes de genre.
Installé en arc de cercle, un groupe de 6ème du collège Proudhon se présente timidement à Caroline Pageaud et Lison Rossignol, volontaires du pôle engagement de Besançon. « Léo Lagrange, vous connaissez ? », lance Lison pour briser la glace. Les deux intervenantes évoquent l’homme derrière les stades de sport, la Fédération, puis l’éducation populaire. Chacune et chacun comprend que pour l’heure à venir, le mot d’ordre sera la discussion… et sur un sujet bien précis !
A quelques jours du 8 mars, la thématique « égalité filles-garçons » est à l’honneur. Et de fait, toutes les classes de 6ème de ce collège auront l’occasion de bénéficier, sur deux journées, d’ateliers dispensés par le collectif associatif bisontin autour du 8 mars. Ce collectif est composé de plusieurs membres (associations ou organisations publiques) dont la Fédération Léo Lagrange, Solidarité Femmes, et le CIDFF, qui le coordonne. Les élèves pourront ainsi suivre un parcours avec les interventions complémentaires des 3 associations. L’objectif ? Aborder la notion de stéréotype de genre, et évoquer le mécanisme qui mène à la discrimination.
Offrir des espaces de discussion autour des stéréotypes de genre
Sur leur atelier, Caroline et Lison proposent aux jeunes bisontin·es, pour dénouer les langues, de partager leur prénom et le rêve qui les animait quand il·elles étaient enfants. Devenir astronaute, archéologue, ou devenir comme son meilleur ami… ! Toutes et tous s’expriment et découvrent un petit peu mieux leurs camarades. Pour les intervenantes, c’est l’occasion d’apercevoir un premier aspect des personnalités de leur public du jour, avant de rentrer dans le vif du sujet. « Sur le thème de l’égalité filles-garçons, ce qui est très important pour nous c’est de voir où ils en sont et de les amener sur ce qu’est un préjugé, ce qui est de l’ordre d’un cliché, d’une discrimination. On essaye de faire surgir des notions et de les faire réagir sur ce qu’ils voient et entendent, mais surtout de les faire discuter entre eux sur ces questions », explique Caroline. Avant la première activité, les deux professionnelles présentent aux élèves les règles d’une discussion menée dans les meilleures conditions. On évoque le respect de la parole et des idées des autres, l’ouverture d’esprit, le droit à l’erreur et l’écoute active.
En première partie d’atelier, les 6ème expérimentent le « carré du genre », un débat mouvant au cours duquel il·elles doivent se positionner dans la salle, pour signifier si la phrase qu’il·elles entendent leur semble plus probablement prononcée par une fille ou un garçon. « A la maison, c’est moi qui cuisine. Alors, c’est plutôt une phrase de fille ou de garçon ? », lance Lison. Plus ou moins convaincus, les élèves prennent position et expliquent leur choix, souvent à l’aune de leur modèle familial. Au fil de la discussion, les points de vue évoluent et la réflexion s’intensifie : « Ce sont plus souvent les femmes qui cuisinent, mais les grands chefs sont des hommes… pourquoi ? », interroge Lucas. De quoi lancer le débat ! Les termes « sexisme », « cliché », ou encore « patriarcat » viennent nourrir l’échange entre les élèves, pour qui la question des inégalités femmes-hommes s’avère bien connue. L’atelier se poursuit avec un court métrage animé, mettant en lumière les nombreux stéréotypes véhiculés dans les contes de fées. Une princesse en colère de voir un prince inconnu débarquer dans sa tour pour la « sauver », et un prince épuisé des injonctions relatives à la virilité, il n’en faut pas plus au groupe de collégien·nes pour se lancer dans une analyse des stéréotypes de genres invoqués !
« En 6ème, ils ont déjà des idées et des positionnements, mais c’est rare qu’ils parlent de ces sujets entre eux ou même avec des adultes. Ces ateliers permettent de leur offrir des espaces de parole et éventuellement de remise en question », remarque Lison. Et Caroline de poursuivre : « Ils commencent tout juste le collège, ils vont devoir faire groupe ensemble pendant longtemps. Donc ça leur permet aussi d’avoir des bases pour mieux se parler et se comprendre. »
Le collectif du 8 mars : la complémentarité en action
Cet objectif de pousser les jeunes à réfléchir à la question de l’égalité filles-garçons, les intervenantes du pôle engagement le partagent avec celles de Solidarité Femmes et du CIDFF. Dans les salles voisines, des professionnelles de ces associations animent elles aussi des ateliers visant à sensibiliser et déconstruire les idées reçues. Toutes l’affirment, la plus-value de ce partenariat, c’est la complémentarité des domaines d’expertise de chaque organisation. Si le pôle engagement de la Fédération Léo Lagrange se concentre sur le rôle des stéréotypes de genre et leurs conséquences, Solidarité femmes et le CIDFF abordent la traduction de ces stéréotypes dans les actes, avec la question de violences sexistes et sexuelles et la notion de consentement.
Hélène Isabey, professeur d’EPS au collège Proudhon, référente égalité fille-garçon au sein de l’établissement et chargée de mission à l’égalité filles-garçons au niveau académique, confie à propos de ce dispositif : « C’était important pour nous que les élèves de 6ème soient tous sensibilisés parce que les chiffres montrent bien que plus on sensibilise tôt, plus on est efficace ». Contactée au lancement du projet par Marion Richard, coordinatrice du pôle engagement de Besançon, elle avait accepté sans hésiter. « Tout le personnel de l’établissement a à cœur de sensibiliser les jeunes à cette thématique sur laquelle on met en place de nombreuses actions tout au long de l’année, parmi lesquelles ces interventions avec le collectif du 8 mars ! Le but est d’améliorer le climat scolaire de l’établissement, poser des mots sur les maux, déconstruire les stéréotypes, et travailler sur les valeurs de la République, qui sont au cœur du sujet », ajoute la référente du collège.
Chaque année, un nouveau collège de Besançon se verra proposer cette action de sensibilisation par le collectif du 8 mars. Pour autant, d’ici l’année prochaine, le pôle engagement de la Fédération Léo Lagrange continuera de semer les graines d’une égalité réelle entre filles et garçons à travers ses multiples programmes – comme les Lundis de Léo par exemple – afin que toutes et tous puissent s’épanouir sans entraves ni préjugés.
Pour garder le contact
Marion Richard
Coordinatrice du pôle engagement Léo Lagrange de Besançon
marion.richard@leolagrange.org