En Gironde (33), le Service départemental à la jeunesse, à l’engagement et aux sports (SDJES) a sollicité le pôle engagement Léo Lagrange Sud-Ouest suite aux incendies de l’année dernière, afin d’organiser un séjour permettant à des jeunes de s’engager pour la protection de la forêt et la lutte contre les incendies. En collaboration avec le Service national universel (SNU), Yannick Seguignes, directeur du pôle engagement Léo Lagrange Sud-Ouest et Méditerranée, a organisé une mission d’intérêt général (MIG) autour de la sensibilisation aux feux de forêt. 20 jeunes de 15 à 18 ans ont accompli cette MIG, qui s’est déroulée en 2 phases.
Une mission d’intérêt général SNU signée Léo Lagrange Sud-Ouest
Le SNU se déroule en trois étapes : les volontaires démarrent par un séjour de cohésion de deux semaines, puis il.elles doivent réaliser une mission d’intérêt général de 84 heures, dans l’année qui suit leur séjour de cohésion. A l’issue de cette mission d’intérêt général, les jeunes qui le souhaitent peuvent s’engager pour une mission de trois mois à un an, via un service civique ou d’autres dispositifs existants tels que les réserves des armées, le corps européen de solidarité ou le volontariat international, entre autres possibilités.
La première phase de cette MIG a eu lieu du 10 au 14 avril, et les jeunes y avaient pour mission d’élaborer entièrement un jeu de société permettant de sensibiliser les touristes aux feux de forêt. Des pompiers, gendarmes et la DFCI sont également intervenu·es pour partager leur expérience.
« Ce qui m’a marqué lors de la première phase, c’est que tout le monde s’est donné à fond pour venir à bout de ce jeu. On a quand même beaucoup travaillé dessus et au bout de 4 jours on a fait tout de A à Z ! J’ai beaucoup apprécié concevoir ce jeu », confie Anaïs, 17 ans.
Pour Léa Garcia, animatrice Léo Lagrange et directrice adjointe sur cette MIG, le choix de la création d’un jeu de société n’est pas anodin, bien au contraire ! « On est Léo Lagrange Sud-Ouest, on tient à ce que ce séjour SNU implique de l’éducation populaire. La création du jeu correspond aux valeurs de la Fédération : le vivre ensemble, communiquer, sortir du cadre scolaire et rentrer dans un cadre plus ludique », affirme-t-elle. Et Ludivine Prieto, directrice du séjour d’ajouter : « Chez Léo, on est là pour de l’animation, de l’accompagnement, de l’éducation populaire, on est là pour développer cette autonomie. Ces jeunes sont volontaires et acteurs de leur MIG, beaucoup d’entre eux m’ont même demandé comment passer son BAFA, c’est génial ! »
La seconde phase a eu lieu il y a quelques jours, du 17 au 21 juillet, et les jeunes ont pu passer à la prévention !
« Enquête forestière », un jeu de société pour faire de la prévention
Après avoir retrouvé leurs camarades, les 20 jeunes ont pu enfin découvrir « Enquête forestière », le jeu sous forme de Cluedo qu’ils·elles ont élaboré lors de leur première semaine de MIG, désormais édité et prêt à l’emploi. Après l’avoir testé, tou·tes semblaient très satisfait·es de constater que leurs efforts avaient payé et qu’ils·elles allaient pouvoir se servir de ce jeu pour sensibiliser les habitant·es et les touristes aux incendies aux alentours des forêts.
Un parcours bien défini les attendait sur cette deuxième phase : tenue d’un stand à la ludo-médiathèque d’Arès, sur le marché du Cap Ferret, sur le marché du Porge, et enfin dans le camping municipal de la ville, avant de terminer la semaine par la visite de la caserne des pompiers du Porge.
Sur chacun de ces sites bordants le bassin d’Arcachon, le groupe a présenté et fait participer des passant·es à son jeu, ainsi que parcouru quelques kilomètres à vélo pour distribuer des flyers de prévention élaborés lors de la première phase de leur mission.
Des jeunes particulièrement engagé·es
Si les jeunes volontaires ont tenu à effectuer cette MIG en particulier, c’est à la fois parce que la majeure partie d’entre eux·elles vit en Gironde et a souffert des incendies l’année dernière, mais aussi parce qu’ils·elles sont nombreux·ses à se poser la question d’un futur engagement parmi les corps en uniforme.
Ambre, 17 ans, coche les deux cases : « Les feux de forêt m’ont touchée l’année dernière et je me suis dit que je pouvais m’impliquer avec cette MIG, que ce serait une bonne expérience pour le futur. Je voudrais m’engager soit en tant que pompier volontaire soit en tant que réserviste. »
Idem pour Esteban, 17 ans, qui vit près de Landiras (touché par des incendies l’année dernière) et qui souhaiterait faire carrière en tant qu’ingénieur en relation avec l’armée voire devenir militaire, ou encore Mana, 16 ans, qui souhaiterait devenir réserviste militaire.
D’autres, comme Anaïs, sont plutôt concerné·es par un engagement environnemental : « Au collège on avait un programme en éducation morale et civique exclusivement sur le SNU, et on nous en a reparlé au lycée. Ça m’a attirée et je voulais tester cette valeur d’engagement, pas forcément d’un point de vue militaire mais pour donner de mon temps. Je suis éco-déléguée dans mon lycée et on va instaurer un projet pour lutter contre les feux de forêt et pour replanter des arbres là où ils ont brulé l’été dernier en Gironde. Donc en plus de bien correspondre au fait de donner son temps pour les autres et de s’engager, cette MIG est très intéressante pour moi. »
Et la direction d’animation de ce séjour se réjouit d’être témoin d’un tel engagement. Léa Garcia le souligne : « Ils sont très impliqués, ça fait plaisir de parler avec des jeunes motivés et investis dans ces thématiques ». Et Ludivine Prieto d’ajouter : « Contrairement à un séjour de vacances, ce ne sont pas leurs parents qui les ont inscrits. Ils sont volontaires, ils se sont inscrits eux-mêmes, c’est une des particularités du SNU ».
« Le SNU reste pour moi une expérience inoubliable »
Si de nombreux jeunes volontaires voient le SNU comme un premier pas vers leur avenir parmi les corps en uniforme, ils insistent tout·es sur un point : le SNU est beaucoup moins militaire qu’il n’y paraît.
Léa Barboux, animatrice sur le séjour ayant elle-même fait le SNU en 2020 l’évoque aussi : « Souvent, quand on parle du SNU on parle de séjour militaire alors que c’est surtout de la cohésion, du sport, des jeux collectifs, etc. Moi qui ai fait une semaine entière en caserne pour un séjour militaire, ce n’est pas du tout pareil, le SNU est beaucoup plus cool ! ».
Mana, de son côté, a pris la décision de s’inscrire après avoir entendu parler du SNU sur les réseaux sociaux : « Sur TikTok et Instagram, il y a beaucoup de témoignages de jeunes qui ont fait le SNU et qui racontent comment ils l’ont vécu. Souvent, ils partent sceptiques et reviennent avec une seule envie : y retourner. Personnellement, ça m’a aidée à franchir le cap », affirme-t-elle, avant de conclure : « Ici, on se fait des amis, et ça reste pour moi une expérience inoubliable. Ça ne se fait qu’une fois, il faut en profiter un maximum ! »
Merci à Léa Garcia, Ludivine Prieto et Léa Barboux pour leur accueil sur cette MIG, ainsi qu’à Esteban, Guillaume, Mana, Anaïs et Ambre d’avoir accepté de répondre à nos questions !