À l’EHPAD de la Haute Mitrie, à Nantes, l’association Pulsart, en lien avec le dispositif Plan Job piloté par Léo Lagrange Animation, a fait unir les talents de 5 jeunes à ceux des résident·es de l’EHPAD, pour imaginer une fresque qui habillera bientôt les murs de l’établissement. Retour sur cette mission artistique et intergénérationnelle, mise en place dans le cadre du projet « Attention ! Peinture fresque ! » de Pulsart.
Plan Job, un tremplin pour les jeunes
Depuis vingt et un ans, le dispositif Plan Job, impulsé par la Ville de Nantes et animé par Léo Lagrange Animation, permet à des jeunes de 16 à 21 ans issu·es des quartiers prioritaires (de Nantes, Saint-Herblain et Couëron) de découvrir le monde du travail à travers des missions courtes et rémunérées, aux côtés d’acteurs associatifs ou publics. Chaque intervention inclut une « pause citoyenne », moment d’échange et de réflexion, encadré par un·e adulte référent·e.
« Depuis toutes ces années, Plan Job a gardé son ADN et reste incroyable, parce que ça a un intérêt et du sens pour tout le monde », souligne Framboise Graignic, responsable du dispositif. Un constat partagé par Paul Lefur, chargé d’administration et d’animation : « Une mission ne change pas une vie. Mais si on en fait une par mois pendant cinq ans, on a rencontré plein de gens, testé plein de choses, on a grandi. Et là, oui, ça peut changer une trajectoire. »
Une mission artistique et intergénérationnelle
Pour cette mission, Plan Job s’est associé à Pulsart, association nationale d’actions artistiques et culturelles. Déjà en 2024, jeunes et résident·es avaient peint ensemble quatre fresques sur le thème des éléments tout au long de différentes missions. Cette année, place à la création d’une œuvre murale permanente !
« L’objet de la mission est de concevoir la fresque, avec un brainstorming pour choisir les thématiques, puis de travailler sur des croquis et une maquette », explique Maxime Apostolo, fondateur de Pulsart. Mais au-delà de l’aspect artistique, c’est la rencontre qui prime : « Grâce à Plan Job, les jeunes ne travaillent pas pour Pulsart mais avec les personnes âgées. Pour nous, c’est leur donner une place de jeunes citoyens et l’occasion de rencontrer d’anciennes générations. »
En effet, c’est l’aspect intergénérationnel qui prime pour cette série de missions : « Tout est intergénérationnel sur ce projet parce que à la fois les idées et la création se font entre les jeunes et les personnes âgées, c’est un travail en commun du début à la fin » complète Maxime Apostolo.

©Benjamin Géminel – Hans Lucas

©Benjamin Géminel – Hans Lucas

©Benjamin Géminel – Hans Lucas

©Benjamin Géminel – Hans Lucas
Découvrir, apprendre, s’émanciper
Pour les jeunes mobilisé·es, ces quelques heures sont bien plus qu’une activité artistique. Rafaël (16 ans), qui effectuait sa première mission, raconte : « J’ai dessiné une grue avec un monsieur qui faisait ça comme métier. J’ai appris la patience et le calme. »
Rabia (16 ans) y voit une manière d’avancer vers l’autonomie : « Je m’inscris à des missions parce que j’ai besoin d’argent de poche, je n’ai plus envie de demander à mes parents par-ci par-là, je grandis… Et c’est la première fois que je viens dans un EHPAD. » Même motivation pour Delpèche (18 ans) : « Au-delà de nous faire un peu d’argent de poche, ça nous permet de prendre quelques heures pour faire quelque chose qui nous plait. Une mission au périscolaire m’a donné envie de passer le BAFA : depuis, j’ai passé la partie générale et il me reste le stage pratique. »
Pour Cassandra (16 ans), qui en est déjà à sa troisième mission, l’intérêt est double : tester des métiers et s’affirmer. « C’est toujours sympa de faire des choses en dehors de chez soi, de nouvelles activités et de nouvelles rencontres. Ça nous fait découvrir plusieurs secteurs d’activités : la semaine dernière j’ai découvert le jardinage. C’était plutôt sympa mais je ne vais pas en faire mon métier, c’est déjà une information de plus qui peut définir mon futur. C’est un système qui nous permet de gagner de l’argent de manière autonome et réglementaire, 30 € par mission c’est pas négligeable. »
Un dispositif ancré et tourné vers l’avenir
En vingt et un ans, Plan Job a démontré sa pertinence et son adaptabilité : de 280 jeunes inscrit·es en 2019, ils sont aujourd’hui plus de 600 à bénéficier du dispositif, également étendu à Saint-Herblain et Couëron.
« Les jeunes viennent vers nous : ils nous contactent sur les réseaux, par téléphone, par mail. Beaucoup en ont entendu parler par un ami, un frère, une cousine », observe Marion Lotodé, chargée d’administration et d’animation. Preuve que le bouche-à-oreille et l’ancrage local sont les meilleurs alliés de ce dispositif unique.
Deux décennies après sa création, Plan Job continue de faire ses preuves : en créant des passerelles entre les générations, en accompagnant les jeunes vers l’autonomie et en insufflant, mission après mission, une belle énergie collective.

©Benjamin Géminel – Hans Lucas

©Benjamin Géminel – Hans Lucas

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