Dix jeunes volontaires, âgé.e.s de 18 à 25 ans, ont récemment vécu une expérience unique de volontariat international, alliant engagement citoyen et échange interculturel entre la France et le Bénin. Cette initiative s’inscrit dans le cadre du projet To Kplon Nou et prend forme grâce au jumelage entre les cinq premiers centres socioculturels réhabilités au Bénin et cinq centres Léo Lagrange en France.
Lancé en 2023, To Kplon Nou a pour objectif de soutenir le développement de l’éducation populaire au Bénin, en alliant formation et réhabilitation de centres socioculturels. Le projet a déjà permis l’ouverture, en décembre 2024, de 5 centres au Bénin, chacun jumelé à un centre Léo Lagrange en France. Pensés pour créer des liens durables, ces jumelages ont permis à cinq volontaires béninois de rejoindre la France entre décembre 2024 et janvier 2025 pour un contrat de sept mois en service civique, tandis que cinq volontaires français s’engageaient au Bénin pour la même durée.
Au-delà des liens durables créés par le jumelage, les mobilités et le service civique sont au cœur du projet d’éducation populaire que la Fédération porte : il renforce le pouvoir d’agir des jeunes et fait vivre les valeurs de solidarité, de citoyenneté et d’ouverture sur le monde. Il s’inscrit dans l’ensemble des activités de la Fédération et constitue l’une des nombreuses possibilités offertes aux jeunes pour s’engager, découvrir d’autres réalités et cultures tout en contribuant à la vie collective.
Une mission autour de l’animation
Pendant sept mois, les dix volontaires ont partagé une même mission : soutenir l’animation des centres socioculturels. En France comme au Bénin, ils.elles ont épaulé les équipes locales en participant à la mise en place d’activités variées : ateliers créatifs et artistiques, animations sportives, et même l’encadrement de séjours !

Habib en mission à l’accueil de loisirs Léo Lagrange de Rillieux-la-Pape
En parallèle de cette mission commune, chacun.e a pu apporter sa touche personnelle. Théâtre, boxe, danse… autant de passions mises au service des centres, qui ont enrichi l’offre d’animations et permis aux publics de découvrir de nouvelles activités. Thobias, en mission dans un centre à Parakou, dans le nord du Bénin, a proposé des ateliers autour de la boxe, tandis que Maëva, en mission à Dogbo, a monté une pièce de théâtre avec une collègue animatrice.

Aurélien en mission à Porto-Novo

Emilie en mission à Kétou
Et au-delà des ateliers et animations, chacun.e a su transmettre un peu de son univers et de sa culture, enrichissant encore les échanges avec les publics : Noëlie, en mission au sein de la mission Jeunesses Ainés de Beaucouzé (49), a initié les personnes âgées aux danses traditionnelles béninoises, tandis qu’Alexia en mission à la mission de quartier des Hauts-de-Saint-Aubin à Angers a organisé un repas multiculturel.
Être volontaire: un apprentissage et des apports mutuels
Cette expérience a été bien plus qu’une simple mission d’animation : elle a permis un véritable échange de compétences et de pratiques. Les centres socioculturels, en France comme au Bénin, ont bénéficié de nouvelles approches et idées apportées par les volontaires. Les équipes locales ont découvert d’autres méthodes d’animation et des façons différentes d’aborder les activités artistiques, sportives ou culturelles, tout en tirant parti de la créativité et des savoir-faire de chacun.e.
Pour les publics fréquentant les centres, ces échanges ont été une réelle occasion de s’ouvrir aux autres et de découvrir une culture différente. Julie Landrain, animatrice jeunesse à la maison de quartier des Hauts-de-Saint-Aubin et tutrice d’Alexia, raconte : « Alexia a su déconstruire des clichés pour certains, et approfondir des connaissances pour d’autres. Un temps fort de sa mission a été une discussion sur l’Afrique, car nous avons beaucoup de jeunes originaires de ce continent. C’était génial de pouvoir leur apporter des éléments concrets et vrais. » Et ce constat ne vaut pas seulement pour les jeunes : l’ensemble des publics a été touché par ces interactions. Antoine, coordinateur de la mission Jeunesses Aînés de Beaucouzé et tuteur de Noëlie, confie : « Les aînés savent désormais placer le Bénin sur une carte, et je trouve ça très parlant. Leur curiosité les a poussés à en apprendre davantage sur sa culture et ses coutumes. ». Ateliers variés, échanges interculturels, découvertes de pratiques et de traditions nouvelles… chacun.e y a trouvé une source de curiosité et d’ouverture.

Noëlie lors d’un atelier de danses traditionnelles béninoises au sein de la Mission Jeunesses Aînés de Beaucouzé.
Les volontaires, quant à eux, ont vécu une véritable immersion interculturelle. En plus de leur engagement dans les centres, ils ont profité de leurs week-ends et congés pour découvrir davantage leur pays d’accueil.
Découvrir de nouvelles coutumes a élargi leur regard et renforcé leur ouverture d’esprit. Habib, en mission à Rillieux-la-Pape, raconte « Bien sûr, il y a eu des défis : les différences de méthodes éducatives, quelques incompréhensions culturelles mais ces difficultés m’ont poussé à m’adapter et à enrichir ma vision du monde ».

De gauche à droite : Espérance, Habib, Alexia, Dorothée et Noëlie en vacances dans le sud de la France.
Ces échanges ont aussi montré combien l’ouverture aux autres et le partage interculturel sont enrichissants pour tou.te.s. Espérance, en mission à Dijon témoigne « Le moment qui m’a le plus marquée reste l’atelier-contes. Ce jour-là, j’ai vraiment senti que la magie du partage opérait. Les jeunes étaient captivés par les récits, intrigués par les traditions, et très respectueux du symbole du pagne que j’avais introduit. J’ai senti que, le temps d’un après-midi, nous avions voyagé ensemble au Bénin, depuis Dijon. Ce moment a été pour moi une vraie fierté et un souvenir inoubliable. »
Des projets concrets et durables entre la France et le Bénin
Au-delà de leur mission, les volontaires se sont investis pour des projets qui leur tenait à cœur. Aurélien et Thobias ont ainsi lancé une cagnotte en ligne pour créer un jardin à Porto-Novo, Noëlie a mobilisé les habitants de Beaucouzé pour collecter des jeux destinés au centre de Bopa, et Dorothée a participé à la mise en place d’un projet de correspondance entre les enfants de la MPT Petit Charran et ceux de Kétou. Ces actions illustrent la capacité des volontaires à prolonger leur engagement au-delà de leur mission, en imaginant des initiatives utiles et durables.

Aurélien en mission à Porto-Novo durant une activité jardinage.
Pour renforcer ces dynamiques, des rencontres en visioconférence ont aussi été organisées entre les équipes des centres jumelés en France et au Bénin. Elles ont permis de mieux se connaître, de partager des pratiques et de réfléchir à de nouveaux projets communs.
Ces initiatives, mêlant engagement et créativité, ont transformé l’expérience de volontariat en une aventure profondément enrichissante, marquée par l’envie de bâtir des passerelles entre la France et le Bénin.
Après le volontariat : de nouvelles perspectives
Pour beaucoup, cette expérience ne s’arrête pas avec la fin de leur mission : elle ouvre au contraire de nouvelles perspectives. Alexia s’apprête à rejoindre l’école de ses rêves à Rennes tandis qu’Espérance a été retenue pour un volontariat de solidarité internationale à la MPT Petit Charran. Mais tous partagent un même élan : l’envie de poursuivre l’aventure et de renforcer les liens entre la France et le Bénin. Comme le résume Habib : « Mon service civique international s’achève, mais ce n’est pas la fin : c’est le début d’un nouvel engagement. Je repars au Bénin avec des compétences renforcées, des souvenirs inoubliables, et surtout l’envie de continuer à construire des passerelles entre le Bénin et la France. »
Du côté des volontaires français aussi, l’expérience a marqué un tournant. Comme nous l’a confié Aurélien, elle leur a permis d’acquérir de nouvelles compétences et surtout de se sentir plus à l’aise pour découvrir le monde et envisager de nouveaux projets, y compris pour leur futur professionnel.
Et pour les structures, cette dynamique ne s’arrête pas non plus : les liens se poursuivent grâce aux jumelages entre centres socioculturels en France et au Bénin. De nombreux projets sont déjà en préparation, témoignant de la volonté commune de poursuivre le travail.
Toutes ces actions ont été rendues possibles grâce au soutien de l’Agence Française de Développement, du Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, de l’Agence du Service Civique, de France Volontaires ainsi que de la Ville de Paris (label Solidev).
En savoir plus sur les projets internationaux de la Fédération Léo Lagrange
En savoir plus sur le volontariat et différentes manières de s’engager: https://www.associations.gouv.fr/le-volontariat-cest-quoi