Ouaret Zekraoui est directeur délégué Léo Lagrange Centre Est du pôle éducation de Thonon-les-Bains (74), depuis l’été 2018. La trentaine dynamique, chaleureux et enthousiaste, Ouaret a démarré son parcours professionnel dans l’animation, à Saint-Etienne, sa ville d’origine, à la fin des années 2000.
Saint-Etienne, l’Ain puis Thonon-les-Bains
« J’ai commencé l’animation dans les maisons de quartier stéphanoises, d’abord l’enfance puis la jeunesse. J’ai été animateur pendant cinq ans puis j’ai obtenu mon BPJEPS. » Cette formation lui a ouvert les portes d’une nouvelle activité et d’un nouveau territoire : coordonnateur jeunesse dans une petite commune, à côté d’Oyonnax (01) : « j’ai occupé cette fonction pendant six ans, la dimension partenariale était très forte et cela me plaisait beaucoup. J’ai beaucoup appris également en matière de politique de la ville. Et je me suis rendu compte qu’il y avait tant à faire ! ».
Puis, le DEJEPS passé avec Campus Léo Lagrange lui permet de rencontrer de futur.e.s collègues : Ouaret est recruté pour piloter le marché public du périscolaire et de l’extrascolaire de la ville de Thonon.
Assurer le relationnel avec les services municipaux de Thonon et le bon déroulement du marché
Ouaret représente Léo Lagrange Centre Est et s’assure du bon déroulement du marché et de la conformité des activités avec le cahier des charges : « je suis le relai entre Léo Lagrange et les services de la mairie. Je supervise le dispositif ». Le marché, conclu pour 3 ans, sera remis en concurrence à l’été 2021, l’un des challenges de Ouaret pour l’année prochaine : conserver ce marché !
Léo Lagrange Centre Est gère donc l’ensemble du périscolaire et de l’extrascolaire de la commune, soit neuf écoles publiques. L’équipe Léo est composée de deux coordonnatrices, six directeur.rice.s du périscolaire, six adjoints de direction, quarante-sept animateur.rice.s, quatre agents administratifs et six agents d’entretien.
Dans le cadre de ce marché, les équipes ont mis en place de nouvelles activités : « nous avons entre autres les activités à projets. Ce sont des projets à l’initiative des enfants ou des animateurs, en lien avec le cahier des charges, comme le permis internet et le programme de sensibilisation aux dangers du numérique ou encore les activités avec l’association Water Family. De plus, les goûters que nous fournissons aux enfants sont bio et locaux : nous collaborons avec une coopérative locale de Chambéry. »
Ouaret a également pour mission de définir des axes de développement et de mettre en œuvre les orientations retenues, de rechercher des financements, de manager son équipe, de communiquer : « chaque jour est un peu différent ! il n’y a pas de rituels fixes, c’est en fonction des dossiers en cours. Par exemple, en ce moment, je prépare le rendu d’activité annuel. Je travaille par missions ou dossiers. »
Les formations BAFA en internat depuis peu à Thonon
Ouaret doit également veiller au déploiement de tous les outils Léo auprès de ses équipes. Récemment il a mis en place la formation BAFA sur la commune : « avec Sabri Djellouli, directeur du pôle engagement Léo Lagrange Centre Est, nous avons mis en place des formations BAFA à Thonon en internat. Nous bénéficions de la collaboration d’un lycée professionnel qui nous met à disposition ses locaux et son internat. L’internat est nécessaire, car Thonon est enclavé. »
La passion de l’animation
Certes Ouaret assure des missions de pilotage global, mais sa motivation repose également sur la notion de plaisir au quotidien et de satisfaction de voir monter ses équipes en compétences. Les animateur.rice.s en périscolaire, même sur des postes en CDII, sont très souvent à temps partiel et disposent d’une rémunération qui n’est pas exceptionnelle, pourtant « ce sont des gens super investis, ils cogitent chez eux, c’est plus qu’un métier, c’est une passion l’animation. C’est la considération générale de ce métier qui est en question, alors qu’ils fournissent beaucoup d’efforts et d’engagement. »
Le partenariat pour accompagner au mieux les enfants
Le relationnel partenarial est également depuis le début de sa carrière au cœur de ses fonctions, ce qui satisfait pleinement Ouaret : « le lien avec les partenaires, le travail en réseau est très important pour résoudre les problématiques de certains enfants qui rencontrent par exemple des difficultés physiques ou comportementales. Ce travail partenarial m’importe beaucoup et me motive et nous constatons tous une progression grâce aux accompagnements et aux actions mises en place. »
Former les enfants à l’esprit critique
Le périscolaire permet à l’éducation populaire d’accompagner les enfants dans la durée et de manière très régulière, ayant ainsi un véritable impact dans leur parcours : « nous aidons les enfants à se forger leur propre personnalité et à être acteurs de leur choix. Nous devons les doter d’un esprit critique, afin qu’ils puissent réaliser leurs choix de manière autonome et en connaissance de cause. Mais c’est un processus de longue haleine, il faut associer les enfants dès le départ aux prises de décision, comme dans la vie démocratique. Et cela passe aussi par le périscolaire ! ». Lorsque les équipes constatent le travail accompli avec certains enfants, « cela renforce notre conviction d’éducateurs ! ».
Pour contribuer à une instance démocratique : le conseil professionnel
Élu au conseil professionnel lors du Congrès de 2019, Ouaret ne se contente pas de réaliser ses missions au quotidien, il porte des convictions fortes et participer aux instances démocratiques de la Fédération Léo Lagrange est une façon de les exprimer : « je voulais faire partie d’une instance qui travaille sur différents projets et apporter ma réflexion. J’ai une expertise grâce à mes expériences dans les secteurs de l’enfance et de la jeunesse, c’est ce qui m’a conduit à m’engager. S’enrichir avec les autres, partager des problématiques et des solutions : je crois beaucoup dans le partage mutuel de connaissance ! »
Croire en ses convictions tout en sachant collaborer grâce au partage d’idées, Ouaret est conscient du chemin parcouru par chacun grâce au débat : « même le conflit d’idées, cela nous permet de ne pas rester dans nos certitudes, nous évoluons aussi en fonction des personnes que nous rencontrons, nous changeons, tout comme la société change. »